Pour de nombreux êtres humains, les religions représentent un danger mortel, puisqu'elles provoquent leur mort tous les jours, directement (par des actes terroristes) ou indirectement (par l'intermédiaire d'états qui sont sous influence ou officiellement inféodés à des religions — In God we trust, est-il ainsi écrit sur les billets de banque de l'état le plus guerrier de la planète).
Poussés par les religions, les états peuvent se livrer à des guerres ou à des pratiques économiques qui nuisent à des populations entières.
Pour certains hommes, l'accumulation forcenée d'argent inutile est devenue la meilleure preuve que leur divinité les favorise, et peu importe ainsi que les autres manquent du minimum vital…
Dans ce beau pays très chrétien qu'était l'Allemagne nazie, on n'imagine pas les persécutions antisémites et le génocide, sans la complicité enthousiaste (ou au moins bienveillante) des églises.
On pourra imaginer qu'Hitler aurait pu attaquer les églises si elles s'étaient montrées hostiles. Mais le plus malin, c'était de les caresser dans le sens du poil…
et à part une poignée d'exceptions, ça a plutôt bien marcher !
Pour complaire au dictateur nazi, les églises n'ont pas hésité à sacrifier les intérêts et les descendants d'un peuple qui, 2000 ans plus tôt, aurait été déicide…
Le meilleur (ou le pire ?), c'est que si les Juifs n'avaient pas (selon les évangiles…) condamné Jésus, celui-ci n'aurait jamais été exécuté par les Romains (qui sont donc les vrais déicides, mais chut !) et il serait mort dans son lit et ne serait jamais devenu le dieu qu'on aime tant…Histoire de n'oublier personne, après la défaite nazie, ayons une pensée pour ces villages palestiniens miraculeusement rayés de la carte, pour laisser la place nette à l'État d'Israël, qui, depuis, a su s'attirer la sympathie universelle par son comportement dans la région et montrer que si l'on a de solides appuis, on peut faire fi de toutes les résolutions de l'ONU et s'en trouver très bien…
Autrement dit, Dieu (le Père, essayez de suivre un peu !) a instrumentalisé les Juifs pour leur faire condamner Jésus et que les Écritures s'accomplissent.
N'oublions pas non plus ces religions qui considèrent la moitié de l'humanité comme des créatures inférieures, qui les voilent, les mutilent génitalement, les lapident, mais préservent la race porcine en lui interdisant nos assiettes…
Quoique le mépris des femmes soit peut-être la chose la mieux partagée au monde, puisqu'il n'est toujours pas question de curées, de rabbines, ou d'imadames…
Pourquoi les religions tuent-elles avec autant de facilité ?
D'une part, toute religion enferme ses membres à l'intérieur d'un groupe d'où le reste de l'humanité est implicitement (ou explicitement) exclu (puisqu'ils mourront comme des animaux ou iront en enfer…).
Au commencement, était la tribu et la croyance religieuse a aidé à cimenter les membres, en excluant les individus extérieurs (tels les yanomanis primitifs qui se considéraient comme les vrais êtres humains, à la différence des autres…).D'autre part, du point de vue religieux, la partie la plus importante d'une vie humaine, ce n'est pas le séjour terrestre, c'est l'autre, l'éternel, le bienheureux, le promis-juré… De là à considérer la vie réelle comme un élément négligeable… Surtout celle des autres…
Au bon vieux temps, les religions ont su s'appuyer sur le pouvoir temporel, lui assurant le droit divin de gouverner, et elles ont coulé des jours heureux, tolérant éventuellement des religions minoritaires, parce qu'elles y avaient intérêt (services bancaires et exutoires au mécontentement populaire à travers des pogroms, par exemple). Chaque pays s'appuyait sur son église et en 1914, les prêtres bénissaient les soldats français, et de l'autre côté du Rhin, les Allemands. Dieu ne pouvait que gagner cette guerre-là…
La laïcité a changé la donne, mais les problèmes mortels posés par les religions s'étalent à longueur de journaux télévisés…
Donc, toute religion exclut au moins implicitement ses membres de l'humanité, en leur promettant des avantages que les autres ne sauraient obtenir.
La vie des non-membres devient d'autant plus négligeable que leur non-croyance les ravale automatiquement à un rang inférieur.
Peu importe donc qu'ils vivent plus ou moins longtemps, puisqu'ils se privent par leur incroyance du meilleur de l'existence (le paradis).
Si, en plus, la mort des autres peut sembler utile au développement sur terre de notre religion, alors… comment pourrait-on s'en priver ?
De deux choses l'une, ou les religions sont d'aimables réponses à des questions existentielles qui ne reposent sur aucune réalité, mais qui fonctionnent parce qu'elles font plaisir (et qui se perpétuent parce qu'on profite de l'ignorance des enfants pour leur mettre dans le crâne…), ou bien les divinités existent, et donc il devrait être possible de déterminer quelles sont les religions les plus aptes à nous mettre en contact avec ces divinités.
Voici deux solutions pour régler le problème mortel des religions :
La première solution consiste à ce que l'humanité considère officiellement les religions comme un aimable passe-temps, à l'instar de la poésie, du chant choral, des tours de cartes ou du jogging, que l'on peut pratiquer seul (sauf le chant choral) ou en famille sans déranger personne.
On pourrait ainsi remettre à l'honneur les anciennes religions grecques, romaines, étrusques, indiennes, redonner vie aux divinités derrière chaque source, etc.
La religion se pratiquerait aimablement, comme certains adultes jouent aux indiens, pour le fun, sans autres motivations que la distraction dans le respect des autres.
Les inventeurs de religions ont su répondre à notre désir fondamental de grandeur*, de continuité après la mort, mais cela fait-il pour autant des religions une activité réaliste et utile à l'humanité ? Pour autant, par quel miracle devrait-on envisager que toutes les religions se valent, même sur le plan qu'elles prétendent représenter ?Parce que les religions, prises au sérieux, sont un facteur de division nuisible à l'humanité mondialisée, on peut aussi proposer de réunir l'humanité autour de la meilleure d'entre elles :
Comment peut-on penser que la religion sous laquelle nous sommes nés est forcément la meilleure du monde ? Pourquoi se priver de changer pour une meilleure religion ?
Si certaines religions sont meilleures que d'autres, pourquoi l'humanité devrait-elle se priver de les connaître et de les pratiquer ?
La seconde solution consisterait ainsi à organiser un colloque**, sous l'égide de l'ONU, où l'on déterminerait officiellement, sous le contrôle des plus hautes sommités scientifiques, si les religons sont bénéfiques à l'humanité et, dans l'affirmative, quelle est la meilleure religion humaine pour cinq ans.
Chaque religion participante serait invitée à donner la meilleure preuve que son activité est honnête et sérieuse, en demandant à sa divinité un signe.
Si, par exemple, le pape déclarait que Jésus lui a révélé en songe qu'un météorite allait s'abattre sur l'Everest dans la semaine, sans que personne ne l'ait prévu, et si cela se passait effectivement, le catholicisme pourrait être nommé "religion officielle de l'humanité" pour cinq ans, et les autres prétendants seraient invités à s'entraîner pour le prochain colloque, avec un statut d'associations pleines de bonne volonté…
Tous les débats seraient télédiffusés, sous le contrôle des plus hautes sommités scientifiques, et chacun pourrait se faire une opinion, entre gens de bonne compagnie, qui acceptent volontiers de mettre en compétition leurs systèmes de valeurs.
Évidemment, si le mail secret de l'astronome qui avait prévenu le pape de la chute du météorite, grâce à ses calculs géniaux personnels, venait à être révélé, la tricherie éjecterait le catholicisme du trône et, s'il y avait un second, il deviendrait premier.Il appartiendrait à chaque religion de s'organiser pour faire respecter en son sein les décisions prises.
S'il n'y avait pas de second, on saurait se passer de religion jusqu'à la fois prochaine et les tricheurs n'en sortiraient évidemment pas grandis… On pourrait les éliminer pour deux tours.
Évidemment, les organisations prétendument religieuses, qui refuseraient de respecter les règles du jeu, seraient considérées mondialement comme des organismes criminels dont les dirigeants seraient passibles du Tribunal Pénal International, comme des criminels internationaux ordinaires, en fonction de leurs seuls actes.
Enfin, si la seconde solution se révélait impossible, on pourrait s'accorder à revenir à la première solution, entre gens de bonne volonté…
Et pourquoi ne s'accorderait-on pas à fabriquer une religion humaine universelle, à la manière de Zamenhof, qui a fabriqué la langue Esperanto, à partir des langues européennes ?
*Sur mon site, j'ai appelé ce désir l'égophilie et je fais le tour de la question.
**Dans un article précédent, j'ai imaginé un championnat plus ludique pour faire le même travail de sélection entre les religions : http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/qui-est-pour-la-liberte-de-94787